Caroline nous a envoyé un email racontant la pression psychologique et la violence qu’elle subissait de la part de son compagnon. Loin de Paris, nous ne pouvions pas la recevoir. Nous avons correspondu avec elle jusqu’à ce qu’elle trouve une association spécialisée.

témoignage victime violences conjugales

.

« Lorsque je l’ai rencontré, cet homme était très sympathique : il avait un emploi et une personnalité qui me rassurait, car il était très organisé. Malheureusement, j’avais entièrement faux et ce fut le début d’un cauchemar éveillé !

Au bout d’une année : jalousie, contrôle, reproches… violences

La première année s’est bien passée, puis il a commencé à vouloir me contrôler en ayant un œil sur mon compte, ma façon de m’habiller, mes amies qu’il critiquait toujours, mon téléphone portable. Il voulait tout savoir et m’appelait tout le temps.

Il me faisait en permanence des reproches et des réflexions. J’étais sous son contrôle avec une peur effroyable de sa colère qui s’accompagnait de violences physiques ou psychologiques. J’étais complètement déstabilisée, perdue, paralysée.

Après ses crises, il redevenait très gentil, attentionné, me présentait ses excuses. Du coup, j’avais l’impression de devenir folle. Je pensais que ce n’était qu’un mauvais passage ou que tout était de ma faute, que je faisais tout mal comme il me le faisait clairement comprendre.

Il était également jaloux et possessif. Il me surveillait en permanence, me posait des questions incessantes sur ce que je faisais, où j’étais et avec qui. Il fouillait dans mon portable. J’avais beau essayer de me justifier, il ne voulait rien entendre.

Les colères de monsieur se sont enchaînées.

Il était jaloux de notre enfant

À l’arrivée de notre enfant, il est même devenu jaloux de notre bébé parce que je m’en occupais « trop » et ne lui accordais plus assez de temps « comme avant ».

Le dernier accès de violence m’a fait réagir, car en plus de l’agression physique, il m’a dit des mots qui m’ont interpellée. Ah, j’ai insisté pour lui faire cracher son venin et il m’a avoué qu’il pensait, dès notre rencontre, que j’étais une débile, etc.

Là, c’en était trop. Cela m’a tellement blessée que je lui ai expliqué ce que je ressentais au plus profond de moi. Comme à son habitude, le lendemain, il m’a fait un cadeau et écrit une lettre d’excuses. Puis, il m’a dit qu’aujourd’hui c’était ma journée, que je pouvais m’acheter tout ce que je voulais. J’ai profité de cette opportunité pour mettre sur mon portable ce qu’il n’avait jamais accepté : Internet illimité, afin de pouvoir me renseigner sur son comportement.

Comment j’ai découvert Elle’s Imagine’nt

J’ai trouvé, quelques jours plus tard, l’association Elle’s Imagine’nt. J’ai commencé par poser une question, car j’avais tellement peur de prendre conscience de ce que je vivais que j’hésitais.

Mais l’association a su me rassurer, m’inciter à parler en toute sécurité : l’accueillante ne m’a pas jugée et surtout elle m’a écoutée. Elle m’a comprise et m’a donné des conseils sur les violences conjugales et leurs étapes.

Elle m’a dit que je n’étais pas folle, que ce que je vivais n’était pas normal et plus je parlais avec elle, plus je me sentais rassurée. Cela m’a permis de repérer les signes de violence et de comprendre que je ne pouvais rien faire sauf contacter une association de ma région pour être accompagnée.

Trouver une aide de proximité

La difficulté a été de trouver une organisation proche de chez moi, car Elle’s Imagine’nt ne se trouve pas dans mon département. L’association m’a donné les coordonnées de structures notamment celles du CIDFF. Cela m’a enlevé une grosse épine du pied, car je savais que, toute seule, je n’aurais pas la force de faire les démarches.

En effet, au moment où j’ai su qu’Elle’s Imagine’nt n’était pas dans mon département, j’ai vraiment été désespérée et heureusement que l’association est restée à mes côtés pour m’aider.

En fait, au fur et à mesure que j’expliquais ma situation, la bénévole d’Elle’s Imagine’nt me réconfortait et je reprenais ainsi confiance en moi. Jusqu’au jour où je me suis décidée à rencontrer l’association de mon département, à fixer un rendez-vous avec une psychologue qui m’a bien écoutée et qui me suit depuis peu.

Je ne remercierai jamais assez l’association Elle’s Imagine’nt pour l’aide qu’elle m’a apportée, et cela malgré la distance. La communication s’est faite seulement par emails, mais elle m’a été très précieuse.

Encore un grand merci ! »

Caroline

.