a) Vous subissez des violences psychologiques ou des violences physiques qui ne laissent pas de traces

Il vous insulte, vous menace, est jaloux, vous rabaisse, vous bouscule, vous fait peur… mais il n’y a pas de traces. Et pourtant, la violence est bien présente et vous en êtes victime.

•  Gardez les emails, les lettres, les textos qu’il vous envoie et que vous lui envoyez.

•  Notez, pour vous, les situations que vous vivez, comment il réagit, ce qu’il dit, ce que vous ressentez, ce que vous voulez et ne voulez plus.

«Cela faisait 5 ans que je l’avais quitté. J’habitais un joli appartement, avais un bon travail et des amis prévenants. En faisant du rangement, je suis tombée sur des emails que j’avais imprimés à l’époque, sur une lettre que j’avais écrite et sur une liste de bonnes résolutions. Je fus stupéfaite. Je ne me rappelais plus combien cette situation avait été violente. Je pouvais relire ses mensonges, ses insultes, ses manipulations, ses salissures. Comment avais-je pu accepter cela ! Je compris alors mieux mes crises de panique dès qu’un homme s’intéressait sentimentalement à moi, cette envie viscérale de prendre la fuite pour “sauver ma peau“. Sarah »

•  Demandez aux personnes présentes lors des violences ou aux personnes ayant pu constater les préjudices subis d’attester de ce qu’elles ont vu, par écrit.

L’attestation peut être établie sur un modèle type Cerfa : formulaire n°11527*02. Il est impératif que l’attestation soit manuscrite et que la pièce d’identité de l’attestant y soit jointe

→ Pourquoi ?

Le temps efface les souvenirs. Peut-être qu’un jour, vous aurez besoin de ces preuves ne serait-ce que pour vous-même.

En effet, les pressions subies sont tellement inconcevables que l’on se demande souvent si l’on ne s’est pas trompé·e, si l’on n’a pas imaginé tout cela. La violence conjugale est liée à la culpabilité : « je n’aurais pas dû le provoquer » « Et si c’était moi qui exagérais ? » « Pourquoi ne suis-je pas partie plus tôt ? » « Comment ai-je pu accepter cela ? »

Quand vous pourrez, en sécurité, réfléchir à ce qu’il s’est passé, ces preuves (journal intime, certificats, photos, témoignages …) vous permettront de vous souvenir précisément de la situation et de vous autoriser à être victime. De plus, le délai de prescription est de 10 ans. Vous pourrez entamer une démarche judiciaire si vous le souhaitez.

b) Vous avez subi des violences physiques laissant des marques

Il faut agir vite car certaines marques comme les bleus partent en une semaine.

• Prenez des photos, écrivez comment cela s’est passé.

• Allez voir votre médecin généraliste (ou médecin spécialisé·e si vous en avez un·e de confiance) pour qu’il·elle vous rédige un certificat. Laissez ces preuves en lieu sûr.

• Montrer les marques à des personnes de confiance qui pourront ensuite témoigner de ce que vous avez subi. Demandez-leur rapidement de donner leur témoignage par écrit et gardez ces papiers en lieu sûr.

→ Pourquoi est-ce si important d’avoir un certificat médical ?

Le certificat médical établi par le service d’UMJ ou tout·e autre médecin sera utile voire indispensable pour établir la réalité des violences et obtenir la réparation du préjudice subi ou solliciter une ordonnance de protection.

En droit français, il est indispensable de disposer de preuves permettant d’établir la réalité des violences subies et des préjudices.

c) Vous voulez porter plainte

Il convient au plus vite de déposer une plainte au commissariat ou à la gendarmerie et demander au commissariat ou à la gendarmerie à être orientée vers le service d’urgence médico-judiciaire (UMJ) afin de faire constater le préjudice physique et/ou le retentissement psychologique des violences subies.

Que ce soit pour des violences psychologiques ou physiques, un certificat médical sera établi et l’ITT (incapacité temporaire de travail) sera évaluée afin de pouvoir chiffrer le préjudice subi.

Le certificat médical établi par l’UMJ sera utile voire indispensable pour établir la réalité des violences et obtenir la réparation du préjudice subi du fait des violences ou solliciter une ordonnance de protection.

→ Plus d’informations

En savoir plus sur la plainte : dépôt, objet, conséquences.