Les femmes victimes de violences conjugales (qu’elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles) ont peur, ont honte, se sentent coupables et seules. Ces sentiments sont tout à fait normaux. Ce qui ne l’est pas, c’est la situation dans laquelle elles se trouvent. Rien ne justifie la violence.

Des conséquences psychologiques

Les femmes vivent des situations émotives gravement perturbantes, provoquant une série de répercussions :

–  La perte de l’estime de soi
–  Une disparition de la capacité à se positionner, à décider
–  Une ambivalence vis-à-vis de l’agresseur : de l’amour et de l’agressivité, de l’espoir et la sensation que plus rien n’est possible, de l’affection et de la terreur…
–  Des pressions de l’entourage qui culpabilisent la femme : on lui reproche de ne pas partir, lui fait des demandes irréalistes : « tu n’as qu’à… », « il faut que tu fasses… »
–  L’anxiété de la rupture du couple et du départ : la femme se sent responsable de l’échec conjugal et familial, du devenir des enfants.
–  La peur des conséquences du départ : économiques, sociales, affectives, familiales, professionnelles…
–  L’isolement et l’absence d’appuis : amicaux / familiaux, juridiques, sociaux.

La violence conjugale a des effets sérieux, dans l’immédiat comme à long terme, sur la femme victime et les enfants. Chacun·e subit des conséquences tant sur les plans physique et émotionnel que social.

→ À lire

Que puis-je faire si je suis victime ?
Je suis témoin

Les enfants aussi sont victimes

Les enfants vivant dans un milieu où sévit la violence sont généralement présent·es lors des scènes, parfois eux·elles-mêmes battu·es ou menacé·es. Leur équilibre émotif et leur santé physique sont mis en péril par les scènes de violence et l’atmosphère tendue qui règne à la maison : sentiment d’insécurité, de vulnérabilité, de culpabilité, troubles du comportement, difficultés scolaires (concentration difficile, conflits avec d’autres enfants, violence…), répercussions somatiques.

Les adolescent·es assument parfois une très grande responsabilité au sein des familles, voulant protéger leur mère et/ou leurs jeunes frères et sœurs. Certain·es connaissent une détresse psychologique profonde qui peut parfois se traduire par des fugues, des tentatives de suicide ou l’usage d’alcool, de médicaments, de drogues.

Le risque existe qu’à long terme certain·es développent un haut niveau de tolérance à la violence et acceptent ces comportements comme moyens normaux d’expression et de résolution des conflits ; ou que d’autres intériorisent leur expérience, avec une tendance à déprimer et à se replier sur leur sentiment de désespoir et d’impuissance.

→ À lire

Les conséquences sur les enfants
Idée reçue : « S’il n’y a pas de coups, ce n’est pas de la violence conjugale ».
Idée reçue : « Il est violent mais c’est un très bon père ».

.